A une quinzaine de mètres de hauteur, dans un platane le long du boulevard Saint-Germain, un homme dépérit. Depuis le 31 août, soit déjà plus de vingt jours, Thomas Brail est en grève de la faim pour protester contre la construction de l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres, la destruction de centaines d’arbres et la disparition de nombreux hectares de terres arables et de zones humides. Le projet est porté depuis plus de vingt ans par des politiques et entreprises du coin, mais, «au vu des enjeux écologiques, qu’il voie le jour en 2023, ça n’a aucun sens», s’agace l’activiste. Pour se faire entendre, il s’est perché en face du ministère de la Transition écologique.
Depuis, l’endroit est devenu the platane to be de la capitale. Les activistes et les politiques défilent en soutien au militant dans une atmosphère Kamoulox symbolique du zeitgeist des années 2020. Dans ce quartier chic de la capitale, tandis que les voitures pétaradent, que les cadres dynamiques en costard marchent d’un pas déterminé et que les vieilles dames sortent leurs plus beaux habits d’automne, des écolos en tenue de ville escaladent un platane grâce à un système de cordes et de poulies. Sur son arbre perché, Thomas Brail reçoit.