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Le portrait

Thomas Fersen : à part, entier

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Chanteur sans carcan, le Parisien mène depuis trente ans une carrière placide, en marge d’un tumulte qui le laisse circonspect.
Thomas Fersen à Paris, le 11 mars 2025. (Richard Dumas/VU' pour Libération)
publié le 27 mars 2025 à 15h55

Le portail à peine franchi, un panneau indique «Saint-Jean-du-Doigt». Un peu à l’ouest, on situait la commune dans le Finistère, plutôt que dans cette enclave parisienne du XXe arrondissement. Mais c’était oublier qu’elle avait aussi donné son nom à l’un des airs fringants de Thomas Fersen, qui, en clin d’œil, a donc relocalisé l’entrée du bourg au seuil de son domicile. Un havre préservé du tohu-bohu citadin, dans l’un de ces coins jadis popus (cf. les venelles d’antan et autre QG de la CNT, le syndicat anar) aujourd’hui bafoués par la gentrification la plus caricaturale, où le chanteur a élu domicile voici vingt ans.

Une maison conforme, au vrai, à l’idée qu’on pouvait se faire de l’antre d’un artiste atemporel. Cour pavée, bûches entassées sous le porche en attendant la prochaine flambée, intérieur sans faute de goût, où le béton ciré côtoie le carrelage bleu dans une cuisine dont l’agencement rétro (vaisseliers…) traduit une élégance impérissable, raccord avec celui dont, sur la pochette du premier disque, en 1993, on découvrait le visage shooté par Robert Doisneau. «Une photo prise un samedi matin de septembre aux puces de Vanves, où il m’avait fait asseoir dans un stand. Ce “parrainage” a dû me positionner dans l’inconscient collectif comme le “Petit Parisien des rues”. Une vision forcément réductrice, mais le public aime bien se satisfaire de ce genre d’images.»

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