Il a la boule à zéro et une cicatrice sur le cœur, mais ça, ça ne se voit pas. Une cicatrice sur le cœur et non pas à la place du cœur : on le devine sentimental. En 2012, Thomas Snégaroff a eu un lymphome de Hodgkin «mal placé.» Une «masse» appuyait sur le cœur, il a fallu une chimiothérapie de six mois pour qu’il s’en tire. Sa fille avait 4 ans et demi, l’âge du présentateur télé lorsque son propre père est mort à la suite d’un accident de voiture, «donc quelque chose se rejouait». Ce décès fut l’«acte fondateur» à partir duquel Thomas Snégaroff, pour continuer d’avancer, a développé une «solution psychique». Elle consiste à mettre de la distance entre lui et ce qui lui arrive. Jean-Philippe Balasse, rédacteur en chef de C politique, le magazine hebdomadaire que présente Snégaroff sur France 5 le dimanche, décrit quelqu’un qui a «un enthousiasme permanent tout en gardant les pieds sur terre, ce qui est rare dans le milieu». Autre singularité, pour un journaliste : il est agrégé d’histoire. On en connaît qui, cumulant ce diplôme et la fréquentation des plateaux télé, ne passent plus les portes. Lui reste sympathique, normal, et sourit avec sincérité.
L’époque aime tirer sur les excellents élèves en les balançant dans le camp maudit des élites. L’animateur de ce point de vue avait le cul entre deux chaises : il est issu d’un milieu bourgeois, mais dans les années qui suivirent la disparition de son père, sa famille paternelle n