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Libération
Le portrait

Tobias Forge, chanteur de Ghost et doux apôtre

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Le chanteur du groupe de metal suédois disserte en oracle optimiste et chaleureux, tout en contrefaisant la liturgie catholique et en s’amusant avec le satanisme.
Tobias Forge à Paris, le 18 février 2025. (Samuel Kirszenbaum/Libération)
par Virginie Ballet et photo Samuel Kirszenbaum
publié le 22 avril 2025 à 16h05

Sans virer mystique, on a failli y voir un signe. Mi-février : le pape François vient d’être hospitalisé quand on s’apprête à passer à confesse un pape autoproclamé d’un autre genre... Lui aussi est un familier des conclaves, et prétend que ce cérémonial préside au sacrement de ses alter ego scéniques diaboliques (Papa Emeritus, Cardinal Copia...), tous inspirés du clergé catholique, dans un rite marketing soigneusement orchestré à chaque sortie d’album. Fumée blanche : cette fois, pour accompagner le sixième opus de son groupe, Ghost, le pape du metal suédois, Tobias Forge, s’est rebaptisé Papa V Perpetua. Loin des mitres flamboyantes, des lentilles de contact et maquillages spectaculaires dont il est coutumier, c’est un quadra aux allures de rockeur soft – longue chevelure, boots lacées, et diable rouge tatoué sur le bras – que l’on rencontre lors de son passage à Paris, bien avant que le pape ne décède.

Déconcertante normalité, pour celui qui a longtemps dissimulé son visage et sa véritable identité, jusqu’à ce qu’une procédure judiciaire intentée par d’anciens musiciens autour de la répartition des revenus du groupe ne l’oblige à tomber le masque, en 2017. Loquace et chaleureux (il nous quittera en nous gratifiant d’un câlin), Tobias Forge semble à présent disposé à la mise à