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Libération
Le portrait

Tristan Waleckx, complètement d’enquête

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Visage du regain d’intérêt pour l’investigation à la télé, le journaliste de France 2, rigoureux et angoissé, fait face à la pression des médias Bolloré.
Tristan Waleckx à Aubervilliers, le 8 février. (Audoin Desforges/Libération)
publié le 11 février 2024 à 15h04

Veille de l’interview. C8. «Faut dire qui c’est, Tristan Waleckx, il est connu que par 9 % des Français ! ânonne Hanouna. Il y a un sondage qui sort. 9 %. Faut arrêter de parler de lui comme si c’était Alain Delon ! Personne le connaît.» C’est comme ça dans le monde selon Hanouna, attaché de presse particulier qui cible tous les soirs Complément d’enquête, l’absence de notoriété n’est pas loin d’être la honte suprême. «Il projette ses propres valeurs, alors qu’on n’a clairement pas les mêmes, s’en amuse l’intéressé. Quand des gens me reconnaissent maintenant, ça m’angoisse plus qu’autre chose.» Chemise bleu clair, manches retroussées, Tristan Waleckx nous guide dans les locaux de post-production des magazines d’info de France 2, dans le XVe arrondissement de Paris. On atterrit dans une salle de montage, «parce que c’est là qu’il passe ses journées», nous avait-on prévenu du côté de France Télés.

Tout de même, il l’a un peu cherchée, cette visibilité aux avant-postes de la grande bataille du moment, le vieil artisanat laborieux qu’est le journalisme menacé par l’empire dévorant de la désinformation. C’est bien pour ça qu’il a candidaté il y a deux ans et demi au fauteuil rouge de présentateur de Complément d’enquête. Son CV, au milieu de 20 autres, est sorti vainqueur. Il y voit «une manière de défendre une forme de journalisme toujours en danger». Il participe à ce portrait pour les mêmes raisons, exercice qui ne le met