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Libération
Le portrait

Usé, en bon état

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Figure de l’underground français, l’excentrique musicien picard aux airs de Kurt Cobain et Gaston Lagaffe se fait acteur de son propre personnage.
Usé, dans le lieu associatif qu'il a créé avec des amis à Amiens, le 8 septembre 2022. (Florence Brochoire/Libération)
publié le 14 septembre 2022 à 17h55

Amiens, sa cathédrale, ses jardins flottants, sa Coopérative laitière agricole – la Clara, fondée en 1942 et dont les usines, qui ont vu naître Candia et Yoplait, ont fermé à la fin des années 90, transformées en un conglomérat de locaux et d’entrepôts. C’est là, entre un livreur de fûts de bière et une aile de bureaux annexée par le ministère de la Justice, qu’Usé a installé son studio d’enregistrement, où la lumière du début d’après-midi dévoile un formidable désordre. Mannequins, masques, peluches, vêtements balancés partout, au jugé. Dans un coin, un vélo, une grande cage à oiseaux et une machine à tisser avec un mot : «Promis, je récupère ça jeudi.» Au fond, une demi-douzaine de guitares dont deux intégralement carbonisées, récemment récupérées dans les décombres d’une boutique ravagée par un incendie.

Figure de l’underground français découverte dans les années 2000 au sein du groupe Headwar, Usé est plus largement identifié aujourd’hui par ses enregistrements en solo. Deux albums sur le label parisien Born Bad, d’un bruit indéfinissable – polyrythmies volcaniques, harangues rocailleuses, fatras industriel – et un troisième à venir à l’automne. Son actualité immédiate appartient toutefois à un autre domaine. Usé vient d

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