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Le portrait du Libé des historien·nes

Usha Jey, choré âme

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La danseuse et chorégraphe franco-tamoule mêle les mouvements d’une danse traditionnelle indienne ancestrale à la modernité du hip-hop.

Usha Jey chez elle en Seine-Saint-Denis, le 19 septembre. (Claire Delfino/Libération)
Par
Pierre Singaravélou
Professeur à l'université Panthéon-Sorbonne et membre senior de l’Institut universitaire de France
Publié le 08/10/2025 à 16h31

A l’occasion des Rendez-vous de l’histoire, qui se tiennent à Blois du 8 au 12 octobre 2025, les journalistes de Libération invitent une trentaine d’historiens pour porter un autre regard sur l’actualité. Retrouvez ce numéro spécial en kiosque jeudi 9 octobre et tous les articles de cette édition dans ce dossier.

Claquettes aux pieds, le regard droit, Usha Jey nous ouvre la porte de son appartement flambant neuf. Déco minimaliste, en mode white cube, écrin d’un gigantesque écran et de quelques trophées de battles. On pourrait être à L.A., Séoul ou Amsterdam. C’est au cœur de la Seine-Saint-Denis, son département natal, qu’elle a décidé de se ressourcer auprès de ses amis. Ce cadre à première vue sans âme recèle une énigme : au fond du salon, d’élégantes lignes de peinture jaune doré tracées sur une partie du mur et du plafond captent notre regard. Cette frise, réalisée par son amie plasticienne Saja Sathiya, combine à merveille l’esthétique du street art et l’esprit du kolam – ces motifs géométriques dessinés chaque matin devant le seuil des maisons par les femmes tamoules avec de la poudre de riz.

Avec douceur et force, Usha porte en elle la résilience de toute une diaspora. Ses parents, nés à Jaffna, ont fui la guerre civile au Sri Lanka en 1990. Tandis que ses tantes vivent à Londres et à Toronto, son oncle au Qatar, la jeune femme grandit à Chelles,

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