«Je suis là, devant vous», répond-elle, agacée, aux intervieweurs qui soulignent invariablement qu’elle ne serait qu’un «choix par défaut». Macron ne l’a-t-il pas choisie après que plusieurs poids lourds de sa fragile majorité ont refusé de se lancer dans la bataille des élections européennes ? Energique, souvent souriante, elle proteste qu’elle se sent tout à fait légitime, fait valoir qu’à défaut de l’être à Paris, elle est «connue et reconnue» à Bruxelles. Députée européenne depuis 2019, elle défend un bilan qu’elle entend bien mettre en regard de celui, inexistant, de son principal adversaire, Jordan Bardella. A la tête de la liste macroniste, elle remplace Stéphane Séjourné, sorti du jeu depuis sa nomination aux Affaires étrangères. A peine plus connu qu’elle, ce dernier était présenté comme le «candidat naturel» puisqu’il présidait le groupe Renew, force libérale-centriste du Parlement européen. Dès lors qu’elle lui a aussi succédé à ce poste, Valérie Hayer a quelques raisons de considérer qu’elle n’est pas beaucoup moins légitime que lui.
Elle est aussi «très fière» de ses origin