Il y a quelque chose d’ironique à vouloir faire parler Vanessa Codaccioni, elle qui s’emploie précisément dans son dernier essai, les Détecteurs de mensonge, à dénoncer «la recherche d’aveux et la traque de la vérité» à l’œuvre dans nos sociétés. «Mais être devant vous est un choix, pas une contrainte», justifie-t-elle, attablée au café d’un concept store du XVIIe arrondissement de Paris où elle a ses habitudes. Ce qui l’anime, c’est l’enseignement. Professeure épanouie, elle donne des cours depuis dix ans à l’université Paris-8. Et, bien sûr, ses recherches sur la répression politique, dont elle passe au crible les différents aspects : procès politiques, justice d’exception, légitime défense, société de vigilance. «Une pelote de laine qu’on déroule.»
Tirons le fil donc. C’est «un peu par hasard» qu’après une licence d’histoire, elle bifurque vers la fac de droit. La science politique sera «un déclic». De son propre aveu, et ils sont rares, cet intérêt pour les rouages de la répression n’est sans doute pas sans lien avec une «humeur anti-flics» qui planait à la maison. Celle-ci étant possiblement liée à la détention d’un membre de la famille, à qui l’adolescente qu’elle était rédigeait de longues lettres. Côté père, la famille a ses racines en Corse, et «cette îl