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Le portrait

Véronique Fournier et Francis Carrier, meilleurs vieux

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La vieillesse, une maladie ?dossier
Inséparable duo, la médecin et le militant gay de 69 ans sont les créateurs du premier «contre-salon» de la vieillesse. Ils se battent pour que l’on redonne la parole aux personnes âgées et luttent contre les clichés qui plombent les séniors.
Francis Carrier et Véronique Fournier à Paris, le 27 octobre 2023. (Florence Brochoire/Libération)
publié le 16 novembre 2023 à 14h55

«C’est quand même incroyable, tout le monde parle à notre place», tonne le militant gay Francis Carrier. «Mais où sont les droits des vieux ? Où est leur libre choix ?» analyse Véronique Fournier, médecin. Tous les deux ont 69 ans, tous les deux ont un itinéraire qui, a priori, ne les conduisait pas à ce combat. Et les voilà pourtant inséparables, comme un couple, l’un commence une phrase, l’autre la finit. Ils s’appellent plusieurs fois par jour, mettant au point tous les détails de leur Contre-salon des vieilles et des vieux, qui se tient ce week-end à Paris. Un événement unique, loin des clichés sur les personnes âgées et surtout loin de la «silver economy» qui cherche à transformer la vieillesse en bonne affaire à tout faire.

Ce duo est, par bien des aspects, improbable, un de ces miracles que provoque l’engagement. On les connaît bien tous les deux pour avoir travaillé avec eux à la création du Cnav (Conseil national autoproclamé de la vieillesse). L’idée de ce conseil était alors toute simple : que les personnes post retraitées parlent. Avec un slogan : «Rien sans les vieux pour les vieux». N’était-ce pas sidérant, en effet, que lors du scandale des Ehpad tout le monde ait pu donner son avis, sauf les premiers concernés ? Et que penser de cette ahurissante politique qui a consisté à fermer à double tour les établissement

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