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Le portrait

Véronique Sousset, son Romand de la prison

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L’ex-directrice de centre pénitentiaire a côtoyé en détention le faux médecin qui a tué toute sa famille en 1993. Elle s’interroge sur la liberté dans une fiction étonnante.
Véronique Sousset à Strasbourg, le 20 septembre 2024. (Pascal Bastien/Libération)
publié le 25 septembre 2024 à 15h06

Peut-on être libre après des années de détention ? Quelle saveur peuvent bien avoir les embruns la première fois qu’on revoit la mer ? Est-on à jamais hanté par la crainte d’être reconnu dans la rue ? Faut-il éternellement composer avec la culpabilité ? Et comment apprivoiser ce monde extérieur qui a continué d’évoluer ? Ces questions lancinantes sont celles que pose le surprenant ouvrage de Véronique Sousset, Dans la tête de JCR. Une fiction, insiste cette ancienne directrice de prison, inspirée de l’une des affaires judiciaires françaises les plus retentissantes. En janvier 1993, Jean-Claude Romand, faux médecin à l’Organisation mondiale de la santé, tue ses parents, sa femme, ses deux enfants de 5 et 7 ans, et jusqu’à son chien, acculé par la crainte d’être démasqué, après une vie entière de mensonges, d’impostures, d’escroqueries. Pour ces faits, il écope de la réclusion criminelle à perpétuité en 1996 et purge sa peine à la centrale de Saint-Maur. C’est là que son destin croise celui de Véronique Sousset, qui a dirigé, entre autres, cet établissement de l’Indre, destiné aux longues peines et aux détenus à risques, de 2016 à 2018. Romand finit par obtenir sa libération conditionnelle sous bracelet électronique et quitter la prison en 2019.

Reste le vertige, infini, de l’après. C’est ce que Véronique Sousset explore à la première per

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