Ne pas trop se fier aux apparences. Vincent Lemire est physiquement mal en point dans son petit appartement sous les toits de Paris, touché par une pneumonie qui n’en finit pas et une vilaine hernie discale. Ce professeur d’histoire à l’université Gustave-Eiffel de Marne-la-Vallée et ancien directeur du centre de recherche français de Jérusalem ferait presque peine à voir si son nom ne trustait pas le Top des ventes de livres ces derniers mois. Le spécialiste de la Ville sainte fait coup double : sa BD, Histoire de Jérusalem, dessinée par Christophe Gaultier, a dépassé les 250 000 ventes, et son petit livre, Anatomie d’un conflit, coécrit avec Thomas Snégaroff, historien et présentateur de C Politique sur France 5, a déjà franchi le cap des 15 000 exemplaires. Une forme olympique.
«On ne dirait pas comme ça mais mon corps encaisse, je somatise», croit savoir l’universitaire, à peine plus de la cinquantaine, qui voit dans ce succès d’édition «une vraie soif de comprendre de la part du public». Sur les plateaux TV, l’historien au look passe-partout, gilet à capuche bleu marine, stylo quatre couleurs à la main, s’est fait une place au milieu des experts du Proche-Orient. Jamais professoral, la simplicité de son propos tranche avec la complexité du sujet. Son «extériorité» avec l’objet brûlant est sa force. «Ma distance au conflit, ça fait vingt-cinq ans que je la travaille.» Plus encore qu’avant le 7 Octobre, les rédactions le s