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Libération
Le portrait

Wole Soyinka, tigre comme l’air

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L’inventeur du concept de «tigritude», premier Africain prix Nobel de littérature, continue à écrire et à parcourir le monde pour défendre son continent. Il milite pour le retour des œuvres d’art africaines pillées par les anciennes puissances coloniales.
Wole Soyinka à Paris, le 25 février. (Cédrine Scheidig/Libération)
publié le 24 avril 2022 à 17h34

Retraite est un mot qu’à 87 ans il ne connaît toujours pas. Wole Soyinka, chevelure en nuage et regard pétillant, a une nouvelle fois quitté son sanctuaire d’Abeokuta, au Nigeria. Fin février, il jouait le rôle du parrain du cycle de cinéma panafricain «Tigritudes» au Forum des images. Après, il s’envolait pour les Etats-Unis, pour être de retour en France, mi-mars, à l’invitation de l’écrivain russe Sergey Kuznetzov. Toujours sur les routes, pour une cause politique ou pour un événement culturel, le dramaturge, poète et essayiste reste un infatigable activiste.

Premier Africain à avoir été récompensé en littérature par l’Académie suédoise en 1986, il était venu à Stockholm en costume traditionnel et avait prononcé un discours contre le colonialisme et l’apartheid. Mais, depuis, le lauréat du prix Nobel a saturé son agenda déjà surchargé. «J’ai perdu les derniers fragments de mon anonymat», dit-il, amusé, en citant George Bernard Shaw, lauréat 1925 : «On peut pardonner à Alfred Nobel l’invention de la dynamite mais pas celle du prix.» Avec ce pionnier couronné, les Africains forment aujourd’hui un «clan», se réjouit-il, listant Naguib Mahfouz,

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