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Le portrait

Yannick Lintz, Asie soit-elle

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La présidente du musée Guimet lance une saison chinoise et accepte de concilier culture et géostratégie.
Yannick Lintz au musée des Arts asiatiques-Guimet. A côté de Avalokiteshvara, la divinité aux 1 000 bras, vénérée au Chine et au Japon. (Dorian Prost/Libération)
par Clémentine Mercier et photo Dorian Prost
publié le 14 juin 2024 à 15h45

Escalier extérieur recouvert d’un vinyle corail, rotonde parée d’un immense tulle écarlate et façade ornée d’alcôves rouges dans lesquelles se nichent de drôles de créatures, façon Pokémon : le musée Guimet a revêtu ses plus beaux atours pour fêter la Chine. Et cela se voit depuis la tour Eiffel. L’installation monumentale Gardiens du Temps, signée par l’artiste designeuse et femme d’affaires Jiang Qiong Er, lance la programmation de Yannick Lintz, nommée présidente en 2022. Alors que s’est ouverte aussi mardi Au cœur de la couleur, une exposition de porcelaines monochromes chinoises – la plupart venues de Hongkong –, Yannick Lintz, pas mécontente du «choc visuel» sur la place d’Iéna, entend attirer les regards. Objectif : donner un coup de jeune au musée, faire revenir les visiteurs dans cette institution de connaisseurs – qui retrouve une fréquentation d’avant Covid mais qui s’érode depuis 2013 –, et surtout, inaugurer des saisons asiatiques. L’année 2024 est donc chinoise, dans le cadre du 60e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et la république populaire de Chine, puis il y aura une année Corée et enfin, une année indienne, en 2028. Un calendrier qui ancre l’institution dans une tectonique géostratégique.

«Mettre ce musée au cœur de l’accélération de l’histoire et du rôle de l’Asie dans le monde fait partie de mon projet», précise Yannick Lintz dans son grand bureau au sommet de Guimet. Lunettes turquoise, pull violet et pantalon