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Libération
Le portrait

Yoann Offredo, les roues de l’infortune

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L’ex-cycliste et consultant France TV, atteint de sarcoïdose, se bat pour trouver le bonheur.
Yoann Offredo, à Valence, le 23 juillet 2025. (James Startt/Libération)
publié le 25 juillet 2025 à 15h43

Assis sur un rocher le long d’un ruisseau, Yoann Offredo tourne la tête à gauche, à droite. Il secoue les épaules et se pétrit le biceps droit. Il dit : «Depuis quelques jours, je ne dors plus.» Il hésite. «Je sortais d’un restau, à Toulouse, où le Tour a fait étape, et un mec est tombé du ciel.» Il s’arrête. «Il y a eu un énorme bruit et, tout d’un coup, le silence complet.» Un SDF s’est suicidé, sautant du dernier étage d’un parking. L’ancien cycliste pro sur route continue : «Je m’en veux. Je ne sais pas de quoi, mais j’ai le sentiment d’une immense injustice.» Tout Yoann Offredo, 38 ans, est dans ce fait divers tragique. Il voudrait sauver le monde en oubliant parfois de se sauver lui-même.

On se rencontre sur les contrebas du mont Ventoux, dans le village de Malaucène, au nom évoquant la saga de Daniel Pennac. Avec sa tête de héros de BD, sa mèche blonde, ses traits juvéniles comme tracés au crayon, le consultant de France Télévisions pourrait être un personnage de l’écrivain. Un mélange de «Benjamin» (il veut bien faire, mais attire les problèmes), du «Petit» (il doit vivre avec ses cauchemars) et de «C’est un Ange» pour la dimension christique inhérente à tous coureurs cy