Souvent les désirs de rencontre naissent de détails ridicules : une année de naissance partagée, quelques épingles plantées dans une cartographie, le goût des bourrasques salées. Pour la Suissesse que l’on est, savoir qu’enfant, Zazie a participé à un concert de l’Ensemble vocal de Lausanne, planquée parmi les choristes de la formation, agite immédiatement le grelot des curiosités. Il y a aussi l’écho des balades nez au vent. Phil Baron, son frère, avec lequel elle travaille et partage l’amour de la musique celtique, habite les Côtes-d’Armor quand elle est propriétaire près de Guérande.
Anecdotes remisées, c’est sur fond de léger quiproquo qu’on se retrouve au Café sans nom dans le XXe, à infuser au thé vert. L’album fraîchement éclos s’intitule Aile-P. Des internautes y ont vu un appel au secours («help !»). Nous, on a erré mentalement à la recherche de cette aile, bâtiment un peu mité du secteur psychiatrie où on pensait découvrir la quinqua en proie à une déprime visqueuse. Que dalle ! Il s’agissait d’un simple jeu de mots, propre à plumer tous les dindons de la création, un LP étant, dans le jargon musical, un classique album. Décalée, fantasque et peu encline à la plainte, l’empathique effiloche ses brumes de tristesse à la pointe de sa mu