Elle a dit : «Je suis balance ascendant balance.» Notre croyance en l’astrologie étant proche du néant, la phrase est retombée parmi les centaines d’autres. Car Zhang Zhang parle. Beaucoup. Occuper l’espace, le temps, quitte à le saturer. Un besoin de dire, de se raconter, sans doute parce que son enfance dans le Pékin des années 70 a été marquée par une somme d’interdictions, laissant peu de place à la parole. Reste cette image de double balance. Comme si sa vie et ses avis penchaient inéluctablement d’un côté ou de l’autre, sans que son archet ne serve réellement de balancier. A 52 ans, la musicienne de l’orchestre de Monte-Carlo s’est fait connaître par son art, les concerts philanthropiques qu’elle multiplie avec son association Zhangomusiq, et surtout par des prises de position qui balancent. Et qui suscitent interrogations, débats – qu’elle accepte et qu’elle provoque même – et nous laissent parfois pantois.
Affirmant son universalisme, elle s’offusque de toute forme de discrimination positive dans les orchestres de musique classique. Selon elle, les auditions derrière un paravent qui sont la règle actuellement permettent de sélectionner des musiciens en faisant fi de leur origine, de leur genre ou de leur couleur de peau. Certes. Encore faut-il arriver jusqu’au paravent… La réponse fuse : «La musique n’est pas élitiste, elle n’est pas faite pour les riches. Il y a des écoles, des conservatoires partout avec des droits d’inscriptions faibles… Avant de cracher