C'est un endroit où la vie permanente est impossible. Où l'homme voit fondre ses muscles, sans parler des neurones qui meurent à grande vitesse. Au-delà de 5 500 mètres d'altitude, l'être humain atteint ses limites physiologiques. Une préparation olympique, une résistance remarquable ne suffisent pas toujours pour garantir au summiter qui n'est pas mort là-haut un retour normal à la vie au niveau de la mer. Tour d'horizon des difficultés de la très haute altitude avec Jean-Paul Richalet, professeur de médecine à Bobigny et responsable de l'Association pour la recherche en physiologie de l'environnement (Arpe).
Avant de partir : mesurer son réflexe d'hyperventilation
Contrairement à ce qu'on imagine, «cela ne suffit pas d'être entraîné. Le facteur essentiel est en fait la tolérance à l'altitude». Parce qu'à 5 500 mètres «un être humain perd de toute façon la moitié de ses capacités physiques». L'entraînement des heures de course à pied, des ascensions en un temps record, de la musculation, une préparation de marathonien , permet «juste de retarder le moment de l'épuisement», une des clés de la survie en très haute montagne. Un entraînement sérieux permet aussi de tenir moralement, quand les effets de l'altitude altèrent les capacités physiques et mentales.
Mais bien plus que l'entraînement, c'est la tolérance à l'altitude qui fera la différence. Ce réflexe d'adaptation qui permet de respirer plus pour permettre au coeur de battre plus vite afin de produire plus de globules rouges transportant plus d'oxyg