«Avant, ce n’était qu’une montagne. Juste un tas de neige, maudit pour la plupart et son nom ne méritait pas d’être inscrit en lettres majuscules. Avec ses avalanches, ce froid persistant apporté par les glacières, les hommes s’étaient vengés comme ils pouvaient. D’un simple minuscule, ils l’avaient dégringolé de son piédestal. Déjà, ils n’avaient pas fait dans l’emphase. Peu inspirés, ils s’étaient reportés à sa couleur, celle de ce manteau hivernal qu’il s’obstine à garder quelle que soit la saison. On l’appellerait donc mont Blanc, avec un petit m. Ca lui clouerait le bec à ce sommet arrondi qui s’arrogeait des records et des envies…»
En apprenant la sortie de ce énième «beau-livre» consacré au Mont-Blanc, on avoue avoir hésité. On l’imaginait déjà ce lourd pavé de papier glacé aux photos impeccables, déclinant en rose, blanc ou bleu (selon les saisons ou l’heure de prise de vue) ses sommets et ses à-pics, ses vallées et ses refuges.
Et puis, évidement, on l’a ouvert, parce que ce «petit massif» abrite un monde magique, mythique, à part. Un paysage de lumière et de pierres, de vents et de glaciers, éternel et inconquis… Ramassé sur 50 kilomètres de long et treize de large, il symbolise la montagne au point d’avoir donné son nom –l’alpinisme, le style alpin, les alpages…– à tous ceux qui, de près ou de loin, tournent leur regard vers les cimes.
Et finalement, on a été bluffé, le Mont-Blanc Panoramique de Mario Colonel –rédacteur, photographe, passionné de mo