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Libération
CHRONIQUE (7/7)

Deux cents mètres au-dessus de toute autre montagne

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Une saison en hiverdossier
En mai 2014, l’alpiniste, guide de haute montagne et réalisateur François Damilano, est parti en Himalaya pour gravir le plus haut sommet du monde dans les pas de Sophie Lavaud, une alpiniste «amatrice» suisse, rencontrée deux ans plus tôt sur les flancs du Shishapangma (8027 m, Tibet).
Le 25 mai 2014 à 7h30, Sophie Lavaud sur le sommet de l'Everest.
publié le 18 novembre 2014 à 9h17

Cette fois, Sophie Lavaud tentait l’ascension de l’Everest par l’arête nord, versant tibétain au sein d’une expédition organisée par le guide suisse Kari Kobler. Pour François Damilano qui depuis quelques années explore avec sa caméra les motivations des «huit-millistes» amateurs, c’était une opportunité rare de témoigner du huis clos entre prétendants et sommet au pays de l’oxygène rare. «On va marcher sur l’Everest», son film, sera présenté en avant première aux Rencontres du Cinéma de Montagne de Grenoble en novembre (1). En attendant, nous zoomons avec lui sur quelques moments clés de ces deux mois d’expédition.

Dernier épisode

En remontant la pente de La Citadelle, François Damilano éprouve une grande souffrance physique. «Mais cela n'entame pas mon énergie à grimper et je continue de filmer en essayant de ne pas perturber l'escalade de Sophie. Je sais que mon corps est en souffrance mais je me sens extrêmement lucide.»

L'itinéraire tibétain de l'Everest présente la caractéristique unique au monde de dérouler une longue arête entrecoupée de ressauts au-dessus de 8600 mètres d'altitude, c'est-à-dire au-dessus de toute autre montagne - le K2, second sommet du monde culmine à 8611 m. «C'est la spécificité de l'Everest d'imposer de rester au-delà de ce seuil physiologique. L'Everest, c'est un 9000 mètres en fait !»

Au sommet, atteint à 7h30, «on est quatre, cinq ou six, il y a des gens qui redescendent, d'autres qui arrivent. Je n'identifie pas trop qui est qui. On resse