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Libération
sports d'hiver 2014/2015

Eloge de la lenteur

Du ski de randonnée au hors-piste, le «slow ski» privilégie le plaisir.
Sommet des Hautes-Pyrénées. A gauche, le Montaigu. (Photo JM Fumeau. Flickr)
publié le 26 décembre 2014 à 20h43
(mis à jour le 5 janvier 2015 à 12h07)

Le plaisir du ski, ce n’est plus seulement la vitesse et la performance. Les pratiquants cherchent avant tout à prendre leur temps, à ressentir des émotions : le slow ski répond à ces attentes. Ainsi des stations, comme Les 2 Alpes et Meribel dans les Alpes du Nord, Vars ou Orcières Merlette 1850 dans les Alpes du Sud, proposent des zones «cool» ou «zen», où la vitesse est bannie. On descend tranquillement, on soigne son virage, on peaufine son geste, sans nécessairement être débutant.

Skier autrement, c’est aussi partir à l’aurore d’une station encore endormie pour accompagner les pisteurs et inscrire une première trace sur une neige immaculée, avant l’ouverture du domaine. Une expérience réalisable pour une dizaine d’euros à Pra-Loup dans les Alpes du Sud, à La Plagne, Morzine, ou aux Arcs 1800 dans les Alpes du Nord (pour ne citer que quelques sites).

Une autre forme de slow ski ? Le ski de randonnée qui offre une véritable évasion dans la nature. Loin des remontées mécaniques, de leur bruit et de leurs usagers, on gravit lentement une forte pente avec des skis dont la semelle est équipée de peaux de phoque. A vous les empreintes d’animaux sur une poudreuse vierge, le bruissement du vent caressant les épicéas. Une fois au sommet, on libère les semelles des skis pour une descente d’autant plus appréciée que méritée. Une discipline qui séduit de plus en plus en d’adeptes et que l’on peut pratiquer partout, encadrée par un guide.

Dans l’Isère, Saint-Pierre-de-Chartreuse a lancé en 2012 un espace pédagogique dédié au ski de randonnée. La neige, le matériel, la sécurité, le respect de la nature sont autant de sujets abordés en vidéo avant de laisser les néophytes s’engager sur un parcours balisé de 3 km et de 800m de dénivelé, à travers la forêt. Le concept a essaimé dans d’autres stations alpines et il existe désormais un réseau «Espaces ski de rando». A l’Alpe du Grand Serre, pour une journée de ski de randonnée en groupe, accompagnée avec un guide, compter 50€, matériel inclus.

Enfin le ski plaisir, c’est aussi le hors-piste, une pratique dont l’esprit de liberté préfigurait l’arrivée du slow ski. Aujourd’hui, les stations s’appliquent à former les skieurs pour sécuriser leurs descentes dans la poudreuse. Des pisteurs les entraînent à l’utilisation des Arva (Appareils de Recherche de Victimes d’Avalanche) dans des zones spécialement conçues, comme à Serre-Chevalier.