Retrouver ses potes sur les pistes ou partager le film de sa glisse dans un « vidéo zone », tout cela grâce à son smartphone, c’est presque banal. Pour innover, les stations misent cet hiver sur la personnalisation de leurs applications mobiles… et densifient le réseau Wi-Fi (gratuit) de leur domaine skiable, comme à La Plagne, aux Arcs ou à Méribel.
Pour les accros, les Gets viennent même de lancer un service de Wi-Fi de poche (payant) pour rester connecté partout, depuis son hébergement en station jusqu’au sommet des remontées mécaniques. Sur le mobile, de nouveaux services sur mesure, fondés sur la géolocalisation, le profil et les envies de l’utilisateur, promettent le meilleur du ski. Ainsi Yuge, l’appli du domaine skiable Paradiski (les Arcs, Peisey-Vallandry, La Plagne) étrenne cet hiver un dispositif d’information pointu sur l’affluence en temps réel.
Test
Sur les pistes, le skieur voit s'afficher sur l'écran de son mobile, une carte du domaine avec sa position et le niveau de fréquentation des remontées mécaniques, en temps réel. Pas vraiment envie de faire la queue ? A la manière de ce qui se fait sur le site de la RATP pour les usagers du métro parisien, il recherche alors un itinéraire futé vers un point donné. Le temps de parcours annoncé tient compte de l'affluence et du niveau de ski de l'utilisateur. «On testera également cet hiver, des messages push pour indiquer les zones avec les meilleures conditions météo. Le temps change vite à la montagne. Des skieurs tournent dans le mauvais temps pendant plusieurs heures, alors qu'au-dessus de la mer de nuages, à 2500m, des pistes peuvent être ensoleillées», explique Anne Gallienne, directrice marketing du domaine skiable des Arcs-Peisey-Vallandry.
D’ici trois ans, Yuge compte lancer des services ultra personnalisés comme la notification d’activités situées à proximité du passage du skieur qui pourra les acheter en un clic depuis son téléphone. A Val d’Isère cet hiver, l’appli de la station cartographie en 3D (mais pas en temps réel) tout le hors-piste situé dans un rayon de 5 km autour du domaine skiable. En haut du champ de neige qu’ils s’apprêtent à dévaler, les free riders appréhendent les mouvements de terrain, le pourcentage de pente ou la position des rochers pour anticiper au mieux leur itinéraire.
L’esprit blablaski
En montagne aussi, le web encourage les initiatives collaboratives. Après le covoiturage, la colocation et le ski à plusieurs, lancés l’an dernier aux Menuires, on partage son moniteur cet hiver à Val Thorens. Il suffit de s’inscrire sur le site www.ski-cool.com, pour un nombre maximum de 5 personnes. La station a d’ailleurs créé cet hiver le VTPass, un service connecté malin, à mi-chemin entre la carte de membre et le «passbook». Dans un espace personnel en ligne (équivalent d’un compte client pour les sites web commerciaux), on réserve des activités et l’on obtient les QR codes correspondants à présenter, via son smartphone, chez les prestataires.
Des refuges existent toutefois pour ceux qui viennent à la montagne pour déconnecter. A Pralognan-la-Vanoise, en Tarentaise, l’hôtel «La Vallée Blanche» conserve soigneusement les téléphones mobiles de ses clients dans son coffre fort et se garde bien de leur offrir du Wi-Fi.