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Le Festival de l’Alpe d’Huez prépare sa 21e édition

De la neige, de l’humour et un peu de paillettes... Libé était dans la salle pour la 19e édition.
(Craig Chew-Moulding / Flickr)
publié le 18 janvier 2016 à 10h00

Le Festival International du Film de Comédie de l’Alpe d’Huez est de retour pour une 21ème édition du 16 au 21 janvier 2018. C’est le premier grand rendez-vous de l’année pour le cinéma et l’unique festival entièrement dédié aux films de Comédie. Cette année, c’est Franck Dubosc qui sera le président du jury ! Les membres du jury sont Audrey Dana, Arnaud Ducret, Reem Kherici et Christophe Lambert.

Dans le lobby douillet du Chamois d'Or, vaste chalet en bois avec fauteuils club et banquettes rouge carmin, journalistes, acteurs et équipes de film se croisent et se saluent. Kad Merad, président du jury, passe en pantalon de survêtement et charentaises. Dans un sourire goguenard, il lâche «bon alors, on y va à cette cérémonie d'ouverture!». François Civil, révélé dans la série télévisée Dix pour cent, s'engouffre dans l'ascenseur, en tenue de ski, masque sur la tête. Michèle Laroque (lire son interview), chaussée d'après-ski fourrés interroge son attachée de presse «Faut se mettre en talons ce soir?» Tout l'esprit du Festival international du film de comédie de l'Alpe d'Huez est là : ambiance décontractée, interviews au coin du feu, passion du cinéma… et ce goût pour la montagne. Certains skient, d'autres aimeraient mais n'ont pas le temps, tous adorent le grand air et le décor des sommets enneigés.

Perchée sur un haut plateau à 1860 m, l’Alpe d’Huez tutoie les cimes. Ses paysages très ouverts et son exposition plein sud font d’elle l’une des stations de ski les plus ensoleillées de France. Ce n’est pas un de ces villages traditionnels blottis autour d’une église. Non, la station iséroise prend ses aises et étale sur son éperon, ses chalets en bois ou ses constructions récentes. L’église, pur produit de l’architecture moderne, détonne avec sa forme de tente. Depuis bientôt une vingtaine d’années, l’Alpe d’Huez accueille le Festival international du film de comédie.

«La montagne autorise plus de proximité entre les festivaliers et avec le public. Il n'existe pas de protocole vestimentaire. On est tous sur la même ligne… et aussi sur une autre planète, dans un cadre dépaysant. C'est l'anti-Cannes» confie Frédéric Cassoly, codirecteur de l'Agence Tournée Générale qui organise l'événement et gère les relations presse audiovisuelle du festival de la Croisette. Dans le cadre précieux et confidentiel des montagnes, l'«Alpe d'Huez» est l'une des rares manifestations de ce type ouverte au public et gratuite. Lors des diffusions simultanées dans quatre salles, jusqu'à 1000 places sont disponibles pour les amateurs de toiles blanches.

Dans une crêperie lilliputienne de l'avenue des Jeux, Caroline, la vingtaine, accro au festival depuis six ans, confie son meilleur souvenir «Il y a deux ans, après la projection de "babysitting" (plus de 2 millions d'entrées NDLR), Philippe Lacheau est resté une heure dans la salle. On pouvait lui parler, prendre des photos avec lui». Environ 15000 spectateurs ont assisté au festival en 2015.

A l'affiche cette année, onze longs-métrages, dont six en compétition officielle, souvent dans la veine sociale à l'image de Encore heureux, récit des galères quotidiennes d'une famille un peu déjantée (incarnée par Sandrine Kiberlain et Edouard Baer) dont le père se retrouve au chômage.

Quelques sites majeurs jalonnent le parcours du festivalier. La plupart des projections se déroulent au Palais des sports et des congrès, dont la polyvalence s'exprime par une forte senteur de chlore à l'entrée. C'est plutôt une odeur de fromage qui sature l'air des restaurants de la station qui s'emplissent entre onze heures et minuit, à la fin des projections. Enfin, le Chamois d'Or, l'hôtel où séjournent les acteurs, reste incontournable, cadre d'interviews ou d'afters le long du long comptoir en bois. «L'an dernier, Joey Starr avaient pris les manettes. C'était dingue», se rappelle un habitué. Vers une heure, c'est la valeur sûre pour boire un verre et danser en bonne compagnie.

A l’Alpe d’Huez, pas de grande soirée programmée où l’on essaie de se faire inviter. Tout s’improvise. Le festivalier doit rester aux aguets. Cette année, le bruit court d’un événement surprise à La Folie Douce, sur les pistes. Fausse alerte. Kad Merad et son jury (Karin Viard, Alice Pol, Patrick Bosso et Philippe Lacheau) y ont juste fait une escapade pour un déjeuner express le seul jour de grand soleil du festival. Mais il est chaudement recommandé de faire l’expérience de ce dance floor d’altitude, entre 15 et 16H30, quand les skieurs viennent se lâcher (et se réchauffer) sur du son électro dansant.

Samedi soir, c'est le film La Vache, de Mohamed Hamidi, avec Fatsah Bouyahmed, Lambert Wilson et Jamel Debbouze, qui a raflé le Grand Prix et le Prix du public. L'odyssée humaniste, à travers la France, d'un paysan parti d'Algérie pour présenter sa vache au salon de l'agriculture de Paris. Le bovidé de 900 kg a eu les honneurs de l'Alpe d'Huez. Et pour les séances photos au bord des pistes, des gamins en classe de neige n'en revenaient pas de pouvoir poser aux côtés de Jamel.