Comment redémarre une station de sports d’hiver? Que mettent en place les services des pistes, les moniteurs, les commerces? Comment gérer l’afflux soudain de milliers de skieurs et vacanciers, l’arrivée de la neige, les premiers accidents? La ruée vers l’or blanc est une aventure qui ne s’improvise pas. Reportage à Val Thorens, station de la vallée de la Tarentaise (Savoie), avec des professionnels la semaine précédant l’ouverture (cette année le 26 novembre).
Jean-Paul Rapin, 66 ans, directeur de l’Ecole du Ski Français
Il dirige un groupe de 200 moniteurs. Parmi eux, des célébrités comme les champions Jean-Fred Chapuis (ski-cross) et Adrien Théaud (Descente), qui sont inscrits à l’ESF de Val Thorens. En ce début de saison, point de cours collectifs, mais des leçons particulières.
Rapin a été directeur de l’ESF de 1980 à 1992, puis est revenu il y a cinq ans. C’est un moniteur élu par ses pairs. Ces derniers exercent comme saisonniers et travaillent l’été comme osthéos, kinés, commerçants, maîtres nageurs, sont ou dans le bâtiment. En cherchant bien, on trouve aussi un pilote de ligne et un chirurgien-dentiste!
L'hiver, la majorité des moniteurs sont logés dans la station. «Ils n'ont qu'à descendre un escalier, laisser tomber leurs skis, explique Jean-Paul Rapin. La commune fait des efforts et construit des immeubles accessibles à la propriété pour ceux qui travaillent ici».
Un moniteur gagne environ 30000 euros pour la saison. «Nous sommes la station qui reçoit le plus de skieurs au monde» explique Jean-Paul Rapin. La capacité d'accueil est de 25000 personnes. 80% constitués de clientèle extérieure à la France.
Jean-Paul Rapin constate que les skieurs ont de plus en plus un «bon niveau». «On possède un domaine de très grande surface, l'essentiel est assez facile». Parmi les spécialités qu'il enseigne, il constate un «retour en force» du ski alpin, et une baisse du snowboard. «Le snow est plus sportif que l'alpin. Quand on démarre, ce dernier est plus facile d'accès».
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Mais le ski n'est plus tout. «L'ambiance festive attire les gens», comme la «Folie douce» cette boîte ouverte en pleine journée où les gens dansent en chaussures de ski sur les tables! «Il y a une clientèle cinq étoiles et une autre davantage «rue de la soif». Cela se côtoie très bien. Il y a un climat festif et pas agressif, où la minette en talons hauts et minijupe qui ne peut pas marcher droit dans la neige croise le surfeur…»
Et, de conclure avec un sourire: «ça tombe bien, on a moins de glace qu'ailleurs et une neige bien meilleure»…