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Libération
Reportage

A Gavarnie, cascades de glace et vues d’artistes

Dossier Pyrénéesdossier
Histoire, sport hivernal ou contemplation des étoiles au menu de cette étape pyrénéenne.
(www.guides-pau.com)
publié le 7 décembre 2016 à 9h11
(mis à jour le 7 décembre 2016 à 9h19)

Classé au patrimoine mondial de l'Humanité, le site, répertorié dès le Xe siècle, n'est à l'époque qu'un simple hameau de berger. Il est situé à proximité du port de Boucharo, sur la route la plus aisée et la plus directe pour Saint-Jacques-de-Compostelle. En 1794, sous la Première République, un détachement militaire y est envoyé afin de protéger la frontière des incursions espagnoles. Le village trouve ainsi progressivement son essor, jusqu'en 1842 où il est constitué en commune.

À la fin du XVIIIe siècle et au cours du XIXe siècle, le cirque commence à intéresser les chercheurs. Etudes botaniques, géologiques et topographiques se succèdent, notamment celles menées par Louis Ramond de Carbonnières. Les pyrénéistes, tels Henry Russell, Margalide et Louis Le Bondidier se passionnent pour ses sommets.

Les écrivains ne sont pas en reste, facinés par la démesure de ses falaises perdues. Tel Victor Hugo qui le dépeint comme un «Colisée inouï du chaos»«C'est une montagne et une muraille tout à la fois, c'est l'édifice le plus mystérieux des architectes, c'est le colosseum de la nature, c'est Gavarnie».

Même lyrisme pour Emile Zola: «Au fond, en haut, sur l'horizon, le cirque est terminé par une ligne presque horizontale; il y a là un peu sur la droite, comme un donjon rasé près du sol, dominant des murailles hautes et lisses d'une gigantesque forteresse, des courtines cyclopéennes. Des filets de neige dessinent ce donjon rasé et en courtines à pic...».

La brèche de Roland à Gavarnie. Guillaume Bavière / Flickr

Des peintres comme Franz Schrader et les premiers photographes se pressent sur le site, accompagnés de guides fameux (François Bernat-Salles, Hippolyte et Célestin Passet, Rondou et Laurens ou encore Henri Courtade).

Aujourd'hui, la dernière activité en vogue est d'esclader les cascades gelées de la muraille du cirque (voir le site des Guides de Pau). La région comprend plusieurs sommets de plus de 3000 mètres, terrain de jeu des grimpeurs (on n'ose écrire ici alpinistes). Une activité dont on reparlera très vite sur le site.

Quand on quitte Gavarnie, au pied du mont Perdu, le parc national d’Ordessa (créé en août 1918) est l'occasion d'un étrange voyage dans le temps. On choisira pourtant le printemps ou l'été pour poursuivre le voyage et explorer ses canyons (la vallée d’Ordesa est orientée d’est en ouest, ce qui l’expose au climat océanique venant de l’Atlantique: les autres vallées espagnoles sont, elles, beaucoup plus sèches). L'occasion d'une excursion naturaliste. Car Gavarnie détient un record: le plus grand nombre d’isards en Europe. On les voit à l’occasion, entre les rangées de pics, là où s’ouvre la célèbre brèche de Roland, passage naturel entre France et Espagne qui, d’après la légende, aurait été ouverte par un coup d’épée du neveu de Charlemagne.

Lire notre reportage Pyrénées, le temps supendu 

Vue du Pic du Midi. Vasse nicolas, antoine / Flickr

Au Pic du midi, point de vue et nuits d’étoiles

A 2877 mètres d'altitude, on l'atteint tranquillement en téléphérique. Là-haut, grandiose panorama, à 360 degrés sur plus de trois cent kilomètres. A la fin du XIXe siècle, c'est pourtant à dos d'homme que le premier observatoire météorologique a été construit. Les qualités excepotionnelles du site permettant d'effectuer des observations et des mesures pour comprendre l'évolution de la Terre. Au sommet, on trouvera un espace muséographique, le plus haut d'Europe.

La nuit constitue un moment d'importance au pic. Tout au long de l'année sont organisées les fameuses «soirées étoilées», dotées d'un programme d'animations sur le thème de l'astronomie. Encore plus magique, le Pic du Midi propose aussi des « Nuits au Sommet». Sur réservation, dix-neuf privilégiés (un peu fortunés...) ont le loisir de réserver une chambre. (299 € en single, 399 € en chambre double).