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Libération
Froid devant (1/7)

Pelages de glace

Au départ, ils ont loupé le coche, oublié de décamper avec le grand hiver... Chronique animalière.
(Kurt Bauschardt / Flickr)
publié le 19 janvier 2017 à 7h34

Le lièvre variable appartient - tout comme de nombreuses plantes alpines ou le lagopède, une espèce de perdrix blanche - à la famille des artico-alpins.

Ces espèces inféodées au froid se sont répandues sur une bonne partie de l’Europe à l’ère du quaternaire, ce fameux âge de glace. Mais quand les glaces ont reculé pour trouver refuge dans les pôles, lièvres variables et autres artico-alpins sont restés coincées, piégées par les océans et les montagnes, comme en Ecosse, sur l’île japonaise d’Hokkaïdo, ou encore dans les Alpes…

Animal relique, avec ses pattes drôlement poilues et ses oreilles courtes, le lièvre variable est une petite merveille d’adaptation au froid. Sa plus grande singularité : il change de couleur. Gris, marron l’été, il se transforme en hiver. « Cela commence par le dos et les flancs puis le blanc gagne le reste du corps, décrit Michel Bouche, technicien au Parc national des Ecrins, où l’on recense un ou deux lièvres variables par km2. Comme il se déplace davantage pour se nourrir à cette saison, le blanc lui permet d’échapper aux prédateurs. »  Autre particularité : quand la nourriture se fait rare, il a l’estomac digne d’un broyeur et peut digérer n’importe quoi : herbes sèches, rameaux, aiguilles de pins…

Reste à savoir ce qu’il adviendra si la neige continue de reculer dans son milieu. Déjà en Irlande, l’animal a renoncé et reste gris toute l’année. Le lièvre variable s’est adapté, il ne varie plus.

A suivre, la semaine prochaine, une autre chronique animalière...

Crédit: Julien Carnot / Flickr