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Libération
FROID DEVANT (3/7)

Au chaud, sous le sapin

Au départ, ils ont loupé le coche, oublié de décamper avec le grand hiver... Chronique animalière.
(Christophe Rapenne / Flickr)
publié le 30 janvier 2017 à 9h41

Pour passer l’hiver, le tétras-lyre, une sorte de grosse poule sauvage montagnarde, a trouvé la parade : il se laisse enterrer par la neige puis se chauffe naturellement dans son petit igloo grâce à ses excréments.

Si le gallinacé pointe le bout de son bec, en général quelques heures par jour à l’extérieur, c’est pour aller picorer des branches de sapin, toujours sur le même arbre, qu’il digère ensuite grâce à un estomac et une flore intestinale de compétition.

Ajouté à cela le fait qu’il ne vole pas ou difficilement – en réalité, le tétras s’enfuit au dernier moment lorsqu’on le surprend, décollant maladroitement ses quatre kilos du sol avant de retomber - il n’en fallait pas plus, pour qu’il s’entiche d’une réputation de grosse poule casanière !

Mais casanier ou pas, la grande particularité du tétras c’est surtout sa sensibilité, exacerbée par l’hiver. C’est un oiseau qui a de nombreuses exigences en terme d’habitat. Il a besoin de forêts calmes, plutôt ouvertes. C’est une espèce dite «parapluie» pour les naturalistes : si elle est là, cela signifie que le milieu est en bonne santé. Ainsi, il arrive que des pistes de ski soient déviées pour protéger leur habitat et ne pas déranger leurs petites habitudes.

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