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MONTAGNE

Saison d'hiver 2016-2017: la France glisse...

Avec une nouvelle année décevante, l'Hexagone perd son rang de leader européen du ski, devancé par l’Autriche. Les Etats-Unis sont toujours officiellement en tête.
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publié le 24 octobre 2017 à 17h02
(mis à jour le 24 octobre 2017 à 17h07)

La nouvelle est tombée lundi, quelques semaines avant le coup d'envoi de la saison de ski 2017-2018. Selon le Dauphiné Libéré, la France a perdu son rang de leader européen du ski, devancé par l'Autriche et les Etats-Unis, toujours officiellement en tête. Pour la quatrième année consécutive, Domaines skiables de France (DSF) a enregistré une baisse de fréquentation sur les pistes: -1,5%, avec 51,1 millions de journées skieurs.

Des résultats médiocres dus au faible enneigement des entames de saison. L'Autriche, elle, doit sa réussite à une «couverture» en neige de culture «deux fois plus importante que la nôtre», selon DSF; mais aussi grâce à prix global du séjour moins cher.

120 000 emplois, 55 millions de chiffre d'affaires… Les stations de ski stagnent d'année en année. Une situation liée au problème du renouvellement des skieurs, mais également au vieillissement du parc immobilier. Autre souci, la modernisation ou le remplacement des remontées mécaniques. «Les seuls investissements concernent la neige de culture», note Pascal Vie, directeur général de SSIT (Savoie Station Ingénierie Touristique, qui pratique le conseil et assistance à destination des acteurs économiques des stations de montagne).

Rénovation

Un des défis du secteur sera aussi de «sauver les lits touristiques». Actuellement, seuls 30 à 40 % d'entre eux sont occupés en montagne, à raison de trois à quatre semaines par an. Et les propriétaires rechignent à faire des investissements lourds «On propose entre autres des lignes de meubles, pour ne pas rester dans une déco qui a vingt ou trente ans», souligne Pascal Vie qui conclut: «C'est un parcours du combattant que de convaincre un particulier de rénover son appartement».

A-t-on un problème d'offre? Les responsables de SSIT assurent que les promoteurs immobiliers n'ont pas «trop construit» à l'époque du boom des sports d'hiver, arguant au contraire que quelques stations «saturent» et que la priorité du moment est bien à la rénovation. Pour ces professionnels, le coût d'une saison à la montagne n'est pas non plus un problème. «Ce n'est pas plus cher qu'un séjour à la mer ou en Afrique sur les bords de la Méditerranée», martèle Michel Bouvard, PDG de SSIT. «Nous sommes même compétitifs par rapport aux prix de séjour pratiqués en Autriche, Italie ou Suisse» affirme ce dernier. «Tout dépend du moment et de la station. Mais ce qu'on peut dire, c'est que le forfait de ski français est le moins élevé de tous les domaines skiables».

Paradoxe: ce sont souvent les stations les plus chères (car mieux équipées, en haute altitude et ayant réussi à fidéliser une clientèle aisée) qui s’en sortent le mieux (quatorze grandes stations représentent 50% du chiffre d’affaires du secteur) quand les moyennes ou les petites stations (moins chères mais moins enneigées et avec peu de moyens) peinent à s’en sortir…

Et d’autres infos sur notre mini-site Une saison à la montagne.