Des types qui escaladent, courent, tirent des bords, sautent en parapente, suent, tombent, se relèvent, chutent, plongent, volent, découvrent des horizons inconnus… pendant que d’autres assis sur leurs sièges, les regardent faire. Et applaudissent à leurs exploits. Voilà, sommairement esquissé, à quoi ressemble le festival du film d’aventure qui s’est tenu à La Rochelle mi novembre, accueillant plus de vingt mille personnes.
Un choix éclectique mais qui rappelle la diversité des faces que peut aujourd'hui raconter l'aventure. «On est des aventuriers, pas en quête de performance, mais de liberté», a remarqué avec pertinence Antoine Moineville, réalisateur de «Riso Patron», un docu concernant une montagne «perdue» et réputée inaccessible, située aux confins de la Patagonie chilienne. Ce à quoi lui répond un autre aventurier avec cette sage précision : «la réflexion et le bien-être ne sont pas dans l'action, mais dans la pause».
Ce sont ces temps-là qu'a choisis Matthieu Chambaud, accompagnateur en montagne, pour en savoir un peu plus sur ces «randonneurs» qui traversent les Alpes. Avec «Via Alpina», une traversée complète de l'arc alpin, durant laquelle il interroge les gens qu'il rencontre sur ce qu'ils recherchent en montagne. Que leur apporte cette itinérance? Matthieu Chambaud, avec sa dégaine qui n'en remontre pas et cet air de faux-näif, parvient à tracer un sillon assez profond, et surtout, plein de sens, ou de non-sens, sur ces énergumènes croisés au détour d'un chemin qui «apprennent beaucoup des montagnes». Et le réalisateur de conclure : «ce doit être l'errance que je cherche le plus».