Des types qui escaladent, courent, tirent des bords, sautent en parapente, suent, tombent, se relèvent, chutent, plongent, volent, découvrent des horizons inconnus… pendant que d’autres assis sur leurs sièges, les regardent faire. Et applaudissent à leurs exploits. Voilà, sommairement esquissé, à quoi ressemble le festival du film d’aventure qui s’est tenu à La Rochelle mi-novembre, accueillant plus de vingt mille personnes.
La Rochelle, c'est aussi une belle histoire de grands écarts. Qu'ont à voir ensemble Narcisse Pelletier (1), ce sauvage blanc, jeune mousse de 12 ans qui, à la suite d'un naufrage à la fin du dix-neuvième siècle, s'est retrouvé vivre au milieu des aborigènes pendant plus de dix-sept ans, avant de revenir dans son pays, fêté comme un héros, alors que tout le monde le croyait mort… et Tom, fils de la célèbre alpiniste Alison Hargreaves, disparue lors d'une descente du K2 quand il avait six ans? Tom, dont la vie entière est dédiée aux montagnes et qui a décidé en 2014 de gravir en solo les six faces nord des Alpes, en une saison d'hiver. Tom qui n'aura qu'un mot, une fois accompli ce fantastique défi : «voilà, c'est fini», en retenant ses larmes (Face nord, le défi de Tom, d'Angel Esteban et Elena Goatelli).
Au festival du film d’aventure, c’est aussi le retour de Sylvain Tesson, après une chute d’un toit dont il a miraculeusement réchappé, qui approche les plus hauts sommets du Pamir, dans l’Est du Tadjikistan, du pic Lénine au Karl Marx, en passant par le glacier Octobre ou le pic de la Révolution. Cent ans après le déclenchement de la Révolution russe, une jolie façon de mettre la montagne en lettres («Octobre Blanc» de Christophe Raylat).
Un voyage à pied nostalgique moins rapide que celui de Sebastien Chambet qui pratique la chute libre en parachutisme avec ses copains Thomas Escudié ou François Guillaume, comme d’autres enfilent leur pantalon. («45 secondes d’éternité» de Sebastien Chambet).
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(1) Narcisse Pelletier, la vraie histoire du sauvage blanc, editions Elytis, par Thomas Duranteau.