La place du con
Monsieur Macron n'a pu s'en empêcher. L'ivresse des sommets sans doute. Il nous a fait le coup de la métaphore alpine. «Je crois à la cordée. Si l'on commence à jeter des cailloux sur les premiers de cordée, c'est toute la cordée qui dégringole.» Mouais…Comme si la montagne disait la vie.
Passons sur le mou «caillou» depuis longtemps remplacé dans nos ruissellements minéraux par un «pierre!» phonétiquement plus claquant. Passons sur sa méprise: le premier de cordée balance plus qu'il ne reçoit, rares sont les cailloux qui remontent. Passons enfin sur cette prétendue exemplarité du leader (c'est le problème avec la verticalité, être devant, pour certains, signifie immanquablement être au-dessus), rappelons tout de même à notre président qu'un paquet de ses premiers de la classe va grimper du côté des Iles Cayman et de Monaco où le rocher semble meilleur. Passons... Lire la suite.
Je t'aime
L'avez-vous remarqué? Aux premières neiges, vient le temps de la remue chez les montagnards que nous sommes. Les troupeaux redescendent tandis que les hordes de skieurs remontent. Chassé-croisé peau de cuir peau de phoque, la montagne change de locataires.
C'est qu'il faut en être du wagon de tête. Retour des réflexes d'antan : Prem's ! La montagne n'est-elle pas cet éternel jeu d'enfants ? Chamrousse, les Confins ou ailleurs, un premier samedi blanchi prend des allures de Fnac un jour d'Iphone 8. Pousse toi de là que je glisse. Delirium de la première neige. Les conversions du début se font sur piste damée, l'appel de la wilderness est trop fort, pas si méchant le gasoil. Qu'il est savoureux cet empressement automnal. Et bouillonnant d'impatience, sans doute la crainte d'un hiver toujours plus rabougri, toujours plus réchauffé. Ah si, méchant le gasoil. Qui n'aura pas sorti les skis à la mi-novembre sera tôt suspecté de paresse, d'indifférence ou pis, de désamour. Car c'est bien d'amour dont il s'agit... Lire la suite.
Crime et ronflement
Le ronfleur est un compagnon fidèle de l'alpinisme.
En montagne, une nuit sans vrombissement serait presque inquiétante.
L'habitat du ronfleur est plus volontiers le dortoir du refuge que la tente de bivouac, les bivouacs présentant cet atout suprême du choix, avec qui l'on souhaite les partager ou ne plus jamais les partager.
L'expérience aidant, il est des signes permettant de reconnaître avec un fort degré de probabilité un représentant de cette minorité audible.
Le ronfleur est ordinairement un homme. Si les femmes se sont récemment dotées des plus hautes qualités masculines dont le quad, le dimanche en survêtement ou le doigt dans le nez, elles n'ont semble-t-il pas fait du ronflement un terrain de haute lutte paritaire. Nous les en remercions... Lire la suite.
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