Le premier documentaire de la soirée «Montagne en scène» est consacré à l’alpiniste Ueli Steck, disparu l’an dernier sur les pentes du Nupste au Népal. Né en 1976, l’homme avait commencé sa carrière de grimpeur comme… charpentier. Il est connu pour ses ascensions en solitaire ainsi que pour ses records de vitesse, réalisant des sommets à un rythme toujours plus élevé. A 18 ans, il grimpe la face nord de l’Eiger et le pilier Bonati dans le massif du Mont-Blanc, puis en 2004, enchaîne les 3 faces nord de l’Eiger, du Mönch et de la Jungfrau en 25 heures, avec Stéphane Siegrist. Il s’illustrera en mai 2008, dans la face sud de l’Annapurna, en allant porter secours à un alpiniste espagnol, Inaki Ochoa de Olza, qui n’en sortira pas vivant, mais Steck restera avec lui jusqu’au bout… En juillet 2009, l’alpiniste réussit son premier 8000 en réalisant le sommet du Gasherbrun 2 en solo.
Le 30 avril 2017, il s'entraîne en vue d'une ascension combinée de l'Everest puis du Lhotse en moins de 48 heures sans oxygène entre le camp de base et le sommet. Il devait réaliser cette tentative via la voie de l'arête ouest. Les secouristes le découvrent inanimé. Il aurait glissé sur une plaque de glace et chuté d'une des faces du Nuptse pendant une ascension d'acclimatation. Lire notre article et son portrait à l'occasion de sa mort.
L'autre «clou» de cette soirée consacrée à la montagne est sans doute le film de Bertrand Delapierre détaillant l'existence si brève de Marco Siffredi, Marco étoile filante. Ce jeune chamoniard aura marqué l'histoire du snowboard, en ridant des pentes extrêmes, de l'Everest au Pérou, en passant par les Alpes. Il réalise la première descente de l'Everest en snowboard par la face nord via le couloir Norton, le 24 mai 2001, avec oxygène, et aidé par un Sherpa. Jean-Marc Porte, de Trek Magazine décrivait ainsi le jeune chamoniard : «Marco est un passionné mais pas irraisonné au point de se jeter du haut d'une fenêtre. ». Porte avait accompagné Siffredi lors de sa première himalayenne. Selon lui, ce surfeur-là a quelque chose d'unique : «Exceptionnellement doué et débordant d'énergie, c'est un garçon enthousiaste et très timide à la fois. Quelqu'un de très fin, de drôle aussi lorsqu'il se trouvait dans son univers.»
Avec Riso Patron, c'est d'une toute autre aventure dont il s'agit. A cinquante kilomètres au sud-ouest du Cerro Torre, le Cerri Riso Patron est un sommet bien isolé. Son sommet sud est toujours vierge à ce jour. Lise Billon, Antoine Moineville et Jérôme Sullivan, accompagné de l'argentin Diego Simari s'attaquent à la montagne. Cinq jours d'approche dantesques, puis trois jours d'ascension sur le pilier nord-est, et enfin descente pâr l'arête nord. Moineville est guide de haute montagne et «réalisateur de films d'aventure». Celle du Riso Patron est assez envoûtante.
Enfin, à noter Waking dream qui met en scène le skieur Sam Favret et son compère snowboardeur Julien "Pica" Herry. Le film a pour décor naturel Chamonix. «Quelques fois, on ne sait pas si nous sommes dans un rêve ou la réalité, quand notre esprit est a la frontière de la folie». Ce pourrait être la devise du festival.