D'abord, l'odyssée d'un doux dingue, Jean-Yves Fredriksen. Avec «Blutch», l'alpiniste et skieur chevronné décide de traverser «intégralement» l'Himalaya en parapente. Quatre mois durant, avec son violon -l'instrument semble l'apaiser- et sa caméra, il se pose et décolle, en ayant la chance d'avoir «une vue d'ensemble et découvrir un maximum de choses». Il rencontre des gens, s'arrête, échange et filme. Et leur jour du violon.
Timidité? Incrédulité de se retrouver devant tant de monde? Jean-Yves Fredriksen se dandine curieusement pour présenter sur scène son exploit. «J'ai eu envie de voyager dans tous ces pays souvent grimpés», explique-t-il. Il a longtemps fait du ski sur pente raide, comme la face nord des grandes Jorasses (une paille….). Le parapente, il le pratiquait «en pointillé», parce que c'était le plus facile et le plus rapide pour aller se défouler en montagne. Sur son expédition, il reste humble et modeste, disant juste qu'il faut «faire attention au vent dans certaines vallées», très violent parfois. Et puis, il emballe le public en racontant : «quand on vole à six mille mètres, avec un sac à dos de 35 kilos sous la sellette, je me dis que je ne suis pas si mauvais que cela à l'atterrissage».
Nicolas Alliot, le réalisateur qui l'a accompagné, appuie : «J'ai monté d'abord ses images. Il a réussi à se déplacer de la manière la plus pure. J'ai ressenti dans ses images les moments où il était bien, là ou c'était compliqué». Le parapentiste s'est attaché à des enfants vivant seuls dans une maison au milieu de la jungle (dans le parc de Chitwan)… Il est retourné au Népal pour les retrouver. Ce sera l'objet de son futur film.
[ (A suivre, Changabang, au-delà du vertige…) ]