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Libération
Portrait

Des étoiles et des lettres

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publié le 10 janvier 1995 à 0h27

JEAN-PIERRE VERDET, 62 ans, le nez dans les galaxies une bonne

partie de sa vie, a, un jour, troqué son habit d'astronome contre celui d'historien de l'astronomie. Dans son bureau de l'Observatoire de Paris, il a pour compagnons Galilée, Copernic, Pascal... Qu'il traduit, dont il revisite les erreurs... Portrait d'un puits de science.

DES étoiles et des lettres Par une belle matinée d'hiver, vous le trouvez penché sur son ordinateur, derrière les stores blancs de l'Observatoire de Paris, non loin de la terrasse et de ces coupoles qui réverbèrent si fort la lumière. «En 1959, je suis entré ici par curiosité. J'ai été foudroyé par la beauté du bâtiment. Je me suis dit: il faudrait que j'y travaille.»

Trente-cinq ans plus tard, son plaisir semble intact. Car, une fois caressés ses chats dans le «bureau des chats», il passe son temps «à fréquenter des gens passionnants: Galilée (même si c'est une tête de lard!), Copernic, Descartes, Pascal...». La table du bureau en atteste, débordant de livres empilés, des Eléments d'Euclide à Du ciel d'Aristote en passant par le Secret du monde de Kepler. «En ce moment, on remet au point le de Revolutionibus de Copernic», lâche-t-il tout à trac, comme si c'était la chose la plus banale au monde.

Les voies de la science, des chemins de traverse Jean-Pierre Verdet, 62 ans, ses cheveux gris qui lui donnent un air de chouette malicieuse («savez-vous que la chouette est le symbole de la connaissance?»), semble heureux comme un oiseau dans une cage sans