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Libération

L'hécatombe des feuillus

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publié le 17 janvier 1995 à 0h14

La catastrophe qui a anéanti la plupart des espèces vivantes à la

fin de l'ère primaire aurait aussi radié de la planète 97% des plantes.

Paléontologie. La disparition des dinosaures? Une misère à côté de l'extinction massive du Permien. L'hécatombe qui a ravagé la planète voilà 250 millions d'années a rayé de la carte rien moins que 95% des espèces vivantes! Bien plus meurtrière que celle de la fin du Crétacé, il y a 65 millions d'années, qui a surtout atteint les grands reptiles.

Cette «grande extinction» n'est pas une nouveauté chez les paléontologues ­ on la connaît pour être la fin du règne des trilobites, ces «supercloportes», dont 100.000 espèces peuplaient les plages et le fond des mers. Mais ce qu'on savait moins, c'est que d'autres avaient aussi fait les frais de cette catastrophique fin de l'ère primaire: sur la terre ferme, les plantes ont été littéralement ravagées: c'est ce que montre une étude de Greg Retallack, du département de géologie de l'université de l'Oregon aux Etats-Unis (1).

Le cap fatidique des 251 millions d'années Ce chercheur américain a choisi d'aller se plonger dans des archives fossiles, en Australie, dans un bassin de la région de Sydney, riche en tuf volcanique. Il a ensuite daté, avec des méthodes de pointe, tous les pollens fossilisés, dénichés dans ce véritable livre géologique. A en croire les couches rocheuses, 97% des feuillus n'auraient pas franchi le cap fatidique des 251 millions d'années. Avant ce drame, la région de Sydney, au climat