L'intrusion de grandes compagnies prospectrices d'or pourrait
menacer des tribus de l'Irian Jaya. Un explorateur français tire le signal d'alarme.
Ethnologie. C'était au beau milieu de la jungle impénétrable et détrempée de l'Irian Jaya, la moitié occidentale de l'île de Nouvelle-Guinée (Indonésie). Face à l'explorateur français PatriceFranceschi, de petits hommes, nus comme des vers, à l'exception de leur étonnant étui pénien. Des Papous qui n'avaient jamais vu d'homme blanc et ne parlaient pas la même langue que les tribus voisines. Cette rencontre furtive date de l'été 1994. Qui sont ces Papous? Une tribu inconnue ou bien des cousins des Daos, Wolanis ou Fayus des environs?
Patrice Franceschi penche pour la première hypothèse. De retour à Paris, fin décembre, après un deuxième voyage en Indonésie, il a une certitude: ce peuple, qui sort tout juste du Néolithique, est menacé par les hélicoptères, les bulldozers et la «civilisation».
Les taches blanches des cartes de l'Irian Jaya.
A l'âge du satellite, il existe encore des taches blanches sur les cartes de l'Irian Jaya. La zone que Franceschi a explorée l'été dernier couvre un rectangle de 100 kilomètres de long sur 30 de large. Une région de piémonts atteignant les 1.000 mètres d'altitude. Comme l'explique le géographe Claude Collin de Lavaud, fervent supporter de l'explorateur, un homme qui marche sur ce terrain, «c'est comme une bactérie escaladant une écorce d'orange. Vous grimpez des pentes à 70$ dans des entrelacs de tron