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Les tranchées sans trous

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publié le 7 février 1995 à 1h24

Les tranchées sans trous

Des chantiers expérimentaux vont être lancés en France. Car on sait déjà bien réparer en sous-sol, sans cicatrice pour trottoirs.

TECHNIQUE. Et si les tranchées qui éventrent les trottoirs et les chaussées de nos villes disparaissaient? Si les marteaux-piqueurs n'étaient plus qu'un lointain cauchemar? C'est le rêve et la raison d'être du Comité français pour les travaux sans tranchées (FSTT, selon le sigle anglais), qui vient de lancer deux projets nationaux prévoyant notamment des chantiers expérimentaux. Un rêve accessible. Les instruments de chirurgie urbaine sans cicatrices existent depuis belle lurette au Japon ou en Allemagne, pour l'installation ou la réhabilitation des réseaux de gaz, eau, électricité, etc. Parmi ces outils, les microtunneliers, petits frères miniatures des machines géantes, qui ont creusé le tunnel sous la Manche. Même principe: on descend l'engin cylindrique, (un mètre de diamètre environ) dans un puits, le poste de commande de la machine restant en surface et sa trajectoire étant guidée par rayon laser ou caméra vidéo, près de la tête de forage. Au fur et à mesure qu'elle creuse, on emboîte des tuyaux dans lesquels prendront place câbles ou autres tuyauteries. Même si l'auscultation du sous-sol est très imparfaite et si un microtunnelier ne peut creuser plus de 300 mètres, les techniques sont au point. Pourtant, en 1994, 6 km de travaux sans tranchées, seulement, ont été réalisés en France contre plusieurs centaines au Japon