Les globules aiment la gravité
Le système immunitaire humain pâtit de l'apesanteur. Ce qu'on avait remarqué dans l'espace est en passe d'être confirmé par une expérience au sol.
BIOLOGIE. Nos cellules tueuses n'apprécient guère les séjours dans l'espace. Les chercheurs en médecine spatiale avaient déjà constaté que, pendant le vol, les spationautes perdent une grande proportion de ces globules blancs essentiels à la défense immunitaire. Les premiers résultats d'une expérience menée à Toulouse sous l'égide de l'Agence spatiale européenne (ESA), d'octobre à janvier, viennent d'apporter de l'eau à leur moulin. Huit volontaires sont restés allongés quarante-deux jours, la tête placée légèrement plus bas que le corps et les jambes. Cette position recrée partiellement les conditions de l'apesanteur en atténuant les effets de la gravité sur la circulation sanguine. Treize équipes de chercheurs européens vont analyser, jusqu'au mois de juin, les mesures et les prélèvements réalisés aux différents stades de ce bed-rest pour tenter de percer les secrets du système cardio-vasculaire, de l'appareil respiratoire, du métabolisme de l'os ou encore du statut immunitaire lorsqu'ils ne sont plus soumis à la gravité.
Déjà, pour ce qui concerne l'immunologie, «les résultats préliminaires sont passionnants», s'enthousiasme le docteur Didier Schmitt du CHU Rangueil de Toulouse. «Au bout de quinze jours en position couchée, explique-t-il, la quantité de cellules tueuses avait baissé de 40% chez tous