Jupiter et la colère de la comète
Sept mois après que la comète «Shoemaker Levy 9» eut frappé Jupiter, des astronomes du monde entier réunis à Munich ont esquissé un premier scénario.
ASTRONOMIE. Incroyable! Sept mois après, on en voit encore la trace. C'est au mois de juillet que la célèbre comète en morceaux Shoemaker Levy 9 s'est écrasée une semaine durant sur cette énorme boule gazeuse (1.300 fois le volume terrestre) qu'est Jupiter. Et la géante en conserve des cicatrices! Bien sûr, il faut y regarder de près en lumière infrarouge, en l'occurrence. Mais, «au 1er février, on pouvait encore discerner les impacts G et L (impacts les plus violents, ndlr)», a affirmé la semaine dernière l'Américain Glenn Orton (JPL, Caltech), citant de récentes mesures effectuées grâce au télescope IRTF de la Nasa, installé à Hawaï. La centaine d'astronomes qui l'ont entendu n'ont pas eu l'air de s'en étonner outre mesure. Car, réunis pendant trois jours à Garching, près de Munich, au siège de l'ESO (1), ils n'ont en fait cessé de passer en revue tous les bons tours cosmiques que leur ont joués les deux objets célestes. Et ils n'en sont peut-être pas au bout de leurs surprises, car «on en est encore au milieu des études», explique l'astronome Richard West, qui a organisé la rencontre de Garching, intitulée «European SL9/Jupiter Workshop».
Qui a vu quoi et quand?
D'abord, un problème d'horloge. Tout profane ayant observé une volée de coups de poing peut le deviner: c'est une chose que de savoi