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L'astronomie coince au Chili

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publié le 28 février 1995 à 0h47

L'astronomie coince au Chili

La construction du «Very Large Telescope», engin phare de l'astronomie des prochaines années, est menacée par une bataille juridique chilienne.

ASTRONOMIE. Les astronomes européens font de la résistance... au Chili. Ils opposent une fin de non-recevoir à la Cour suprême du pays andin, qui a ordonné, le 30 janvier, la suspension des travaux d'aménagement du mont Paranal, où doit être installé d'ici à l'an 2001 le VLT (Very Large Telescope), l'un des plus puissants télescopes terrestres du monde.

Venus percer les cieux de l'hémisphère austral, c'est dans un sérieux guêpier juridique que se retrouvent fourrés les scientifiques de l'ESO (European Southern Observatory), organisme formé par huit pays européens ­ dont la France! Tout a commencé voilà une dizaine d'années, quand l'ESO décide de construire un deuxième observatoire au Chili, après celui de La Silla, mais cette fois au sommet du Paranal, dans le nord du Chili. Cette butte témoin, qui domine de ses 2.660 mètres le désert d'Atacama, le plus aride de la planète, entre Andes et Pacifique, possède un air particulièrement limpide.

L'entreprise aussi s'annonçait limpide: en 1977, le régime militaire, pourtant peu porté sur l'étatisme, avait transformé les terrains de la zone en domaine public, avant de faire donation à l'ESO, onze ans plus tard, de 725 km2, dont le mont Paranal. En 1991, les travaux de construction du VLT commencent. En 1993, coup de semonce: les descendants de l'amiral Latorre, héro