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La peau bronze mieux au labo

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publié le 28 février 1995 à 0h47

La peau bronze mieux au labo

Pain bénit pour les chercheurs et la cosmétologie: les cultures de peau in vitro. A l'Oréal, on vient de quantifier les effets pigmentants des rayons ultra-violets.

BIOLOGIE. Ils les exhibent sans vergogne et même avec fierté, leurs coups de soleil. «Ils», ce sont Marcelle Régnier et ses collègues du laboratoire de recherche en sciences du vivant de l'Oréal, à Clichy, devant qui trônent dans une banale boîte de Pétri en plastique transparent cinq centimètres carrés de peau blanche, d'un à deux millimètres d'épaisseur. Et dans la boîte d'à côté, le même petit carré... mais avec une nette teinte brune. Un joli bronzage in vitro.

Des biologistes des universités de Newcastle (Angleterre) et de Leiden (Pays-Bas) avaient, les premiers, fait bronzer de la peau en boîte en 1992. En fabriquant une «peau maison», Marcelle Régnier, qui travaille sur le sujet depuis dix-huit ans (d'abord pour l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, maintenant pour le géant de la cosmétique), vient de «mettre en évidence et surtout quantifier les effets pigmentants des rayons ultra-violets sur l'épiderme de culture». Des mesures qui sont une aubaine pour le fabricant de crèmes solaires l'Oréal. La technique de peau de culture permettant de remplacer avantageusement certaines expériences sur les animaux ou de mener bien plus facilement, grâce à ces «vrais» morceaux de tissu, certains tests de produits solubles dans l'eau.

Pour faire bronzer de la peau reconst