Une colline en pente douce, au bas de laquelle coule un ruisseau.
Près du campus de la célèbre université Johns Hopkins de Baltimore, se dissimule entre les arbres, le STScI, Space Telescope Science Institute, institut de 400 personnes, spécialement mis sur pied à partir de 1981 pour suivre les pérégrinations du célèbre télescope Hubble. Dépendant de la Nasa, il vient de subir, lui aussi, la récession qui a frappé la grande agence spatiale: son budget a chu de 15% (il est actuellement de 36,5 millions de dollars, 182 MF) et 60 personnes ont dû, de surcroît, quitter les lieux. Le 1er août 1993, l'astronome Bob Williams, auparavant à la tête de l'observatoire de Cerro Tololo (Chili) en a pris la direction, succédant à Riccardo Giacconi, devenu depuis directeur de l'ESO (organisation européenne de l'astronomie, basée à Garching). S'avouant «joueur»
(au sens de joueur de poker), il a accepté de prendre les rênes du STScI, avant la fameuse mission, très risquée, de réparation en décembre 1993. Qui, finalement, a donné un lustre inégalé au grand télescope. Interview.
La renommée du télescope Hubble, à l'heure où il devient très performant, n'a pas empêché une réduction de votre budget. Inquiétant, non?
Bob Williams: nous sommes entrés dans l'ère postguerre froide. Et la science n'a franchement pas la plus haute priorité. Actuellement aux Etats-Unis, les gens n'ont pas envie de payer des impôts pour une recherche dont ils ne voient pas l'effet pratique immédiat, quelque chose qui ne ch