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Hubble : l'attirail du parfait voyeur

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publié le 2 mai 1995 à 5h20

Comment Hubble voit.

Un grand miroir incurvé collecte la lumière à l'intérieur d'un gros cylindre qui empêche le Soleil, la Lune et la Terre d'éblouir le télescope. Deux caméras ­l'une à grand champ, permettant d'observer de larges portions du ciel, l'autre spécialisée dans les objets faiblement lumineux­ enregistrent les images du ciel sur des détecteurs électroniques. Deux autres instruments, des spectrographes, étalent la lumière comme le ferait un prisme, ce qui permet aux astronomes de déchiffrer la température, la composition, l'âge des étoiles observées, par exemple.

Que regarde-t-il?

Du monde entier, des astronomes demandent à regarder toutes sortes d'objets célestes avec Hubble, noyaux actifs de galaxies, étoiles chaudes ou froides, milieu interstellaire, planètes etc. Alors, le TAC (comité d'allocation de temps d'observation) entre en action, plus de soixante-dix astronomes appartenant à des universités ou centres de recherche du monde entier pour faire le tri. «Les gens réclament toujours trop d'orbites. Ils en veulent trente quand on ne peut leur en donner que vingt!», regrette Mark Johnston. Chaque orbite dure quatre-vingt-seize minutes, mais en réalité, «il n'y en a que 55 non obstruées par la Terre», pour ce satellite qui tourne en orbite basse. Il faut donc jongler au mieux avec des morceaux d'orbite et allouer du temps d'observation aussi continu que possible, sachant qu'il faut recalibrer les instruments après chaque obstruction de la terre. Actuellement, 50%