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Libération

Hubble, le télescope chasseur de «scoop»

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publié le 2 mai 1995 à 5h20

«Combien de trous noirs faudra-t-il avant que la chasse au trou noir ne devienne emmerdante ?» Tout sourire en posant lui-même la question, Ray Villard n'a pas l'air de redouter que sonne trop vite l'hallali. Cet ex-journaliste du mensuel spécialisé américain Astronomy, aujourd'hui porte-parole du STScI (Space Telescope Science Institute), l'institut de Baltimore (lire encadré) qui pilote le célèbre télescope en orbite Hubble, connaît la magie attractive du trou noir.

Que Hubble redouble d'énergie à la chasse au monstre, voilà rien que de très bon pour sa renommée. Sans la baleine blanche, qu'eût été Achab ? Et à défaut de trous noirs, pas d'inquiétude, Hubble aura toujours des bijoux de rechange à croquer, scintillants quasars ou brillantes galaxies, mirages gravitationnels ou flamboyantes supernovae… Comme si cela ne suffisait pas, de Hubble, «satellite aux avant-postes des interrogations les plus fondamentales sur l'Univers», il est, de toute façon, beaucoup exigé, sur l'air de ce credo : Satellite qui êtes aux cieux (590 km d'altitude), pouvez-vous aider à répondre à «trois questions de base» qui gravitent dans les têtes ici-bas : «Dieu existe-t-il ? Quand tout cela a-t-il commencé ? Y a-t-il des extra-terrestres ?» Pour une mission, c'en est une !

Une vraie manne céleste.

Et même si elle est impossible, le résultat est là : «Vous avez, en moyenne, cent articles par mois évoquant Hubble dans la presse américaine», a compté Ray. Un bon lest de p