Notre planète est ceinte d'un anneau de poussières célestes. Le
satellite Cobe, muni de ses yeux infrarouges, vient de les voir pour la première fois. L'anneau enserre aussi le Soleil.
ASTRONOMIE. Par nuit noire et bonnes conditions météo se lèverait à l'horizon, non pas une grosse lune, mais une sorte de barre dans le ciel. Une zébrure claire masquant l'univers au-delà. Tel serait l'étrange paysage dont nous pourrions profiter, si nos yeux étaient capables de voir l'éclat de certaines poussières célestes, comme l'ont vu les yeux infrarouges de l'expérience Dirbe, à bord du satellite, en orbite autour de la Terre. Car elles sont bel et bien là, agglutinées en un gigantesque anneau qui enserre à la fois le Soleil et la Terre.
Dirbe, qui vient d'en apporter la première preuve observationnelle, a exploré tout le ciel, mesurant sa luminosité dans dix longueurs d'onde infrarouge différentes (1). Et il a vu, précédant et suivant la Terre en déplacement sur son orbite, flotter des myriades de poussières, piégées par son attraction gravitationnelle. Des poussières appartenant, comme on le soupçonnait, à un ensemble beaucoup plus large, un anneau qui entoure le Soleil et la Terre, dont une équipe avait audacieusement fait l'hypothèse l'année dernière, après simulation numérique (2)!
Mais d'où viennent ces poussières? De la fameuse «ceinture d'astéroïdes» (lire article ci-dessus), entre Mars et Jupiter, là où le système solaire n'est pas parvenu à créer une dixième planète! Là, des mill