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Libération

La belle Sabine retrouve sa tête

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publié le 23 mai 1995 à 4h49

ARCHÉOLOGIE. L'impératrice Sabine a retrouvé la tête. Une tête bien

pleine et bien lourde puisque faite de marbre blanc, noircie au cours de ses aventures millénaires par le feu et la vase. Le plongeur Max Guérout, officier de marine à la retraite reconverti dans l'archéologie sous-marine, vient de la retrouver dans une épave qui gît dans les eaux du port militaire de Toulon. La statue de Sabine, épouse de l'empereur romain Hadrien qui a régné de 117 à 138 après J.-C, date du IIe siècle de notre ère. Ce n'est pourtant pas dans une galère romaine que Max Guérout l'a dénichée mais dans un cuirassé du XIXe qui sombra après avoir pris feu dans les eaux toulonnaises, le 31 octobre 1875. Il avait à son bord une précieuse cargaison archéologique: la fameuse statue et pas moins 2 000 stèles puniques, découvertes à Carthage (Tunisie) par un archéologue français. Une partie du chargement avait pu être récupérée lors du naufrage mais pas la tête de l'impératrice. Depuis, la localisation exacte de l'épave avait elle aussi sombré dans les mémoires et ce n'est que l'année dernière que Max Guérout l'a retrouvée dans les eaux très vaseuses du port. Des études sur archives et petit coup de pouce de la chance l'ont mené, lors de l'une de ses premières plongées, il y a quelques jours, vers la précieuse tête. Après une cure de réacclimatation à l'air libre dans le laboratoire cannois Archéolyse, spécialisé dans la thérapie des vestiges sous-marins, la tête impériale rejoindra le corps entreposé