A la veille de la ruée vers les plages, les Indiana Jones en maillot
de bain et les apprentis Tintin des mers se prennent à rêver... Rêver de découvrir eux aussi un San Diego, ce galion espagnol, coulé dans la mer des Philippines en 1600, vedette, l'automne dernier, d'une spectaculaire exposition à la Cité des sciences de La Villette à Paris. A contempler les porcelaines chinoises par milliers, les poteries birmanes, les pièces d'or mexicaines et les canons flamands en bronze, qui ne s'est imaginé en chasseur de trésors? Et, pour un San Diego, combien d'épaves fantastiques comme ces onze galions espagnols coulés en 1715 au large de la Floride et dont un plongeur américain a remonté voici deux ans pour dix millions de francs de pierres précieuses? Combien de vaisseaux comme la Nuestra señora de las Maravillas, perdue en 1656 aux Bahamas avec une cargaison estimée à un milliard de dollars? Plus près de nous, d'autres trésors attendent, tel celui du HMS Lutine (valeur estimée à un milliard de francs), qui repose depuis bientôt deux siècles au large des côtes néerlandaises. Des Caraïbes à la mer des Philippines en passant par la Méditerranée ou la moins exotique Manche, pas moins d'un million d'épaves gisent au fond des mers, selon certains experts (1). Pour les chasseurs de trésors, l'océan tient du coffre-fort sans fond. Les archéologues, eux, ne nagent pas dans les mêmes eaux: à leurs yeux, chaque épave fait songer à un Pompéi miniature, qui doit être protégé afin de livrer vé