«L'espace européen pour la science»
POLITIQUE. «Parler aujourd'hui de politique européenne de la recherche n'a guère de sens». Si Antonio Ruberti (*) et Michel André (**) ont décidé de s'exprimer en termes aussi «directs» dans leur tout récent livre Un espace européen de la science (***), cela ne les empêche pas d'être optimistes. Ladite politique demeure, selon eux, un «idéal à atteindre», «il faut construire cette politique européenne». Ce qui pourrait permettre à l'entité Europe de rattraper le terrain perdu derrière Japon et Etats-Unis: 2,8% du PIB nippon (soit 637 écus / habitants) et 2,7% du PIB américain (soit 478 écus / hab) sont en effet consacrés à la recherche, contre 2% seulement pour l'Union européenne (soit 316 écus / h). De surcroît, l'Europe connaît d'énormes différences de développement. Les auteurs rappellent la présence de «dix îlots d'innovation: les régions de Londres, Rotterdam / Amsterdam, Ile-de-France, Berlin, Francfort, Stuttgart, Munich, Lyon / Grenoble, Turin et Milan». A côté de quoi, règnent parfois de véritables déserts. En résumé, les auteurs pointent trois faiblesses majeures: celle d'ordre financier (moindre investissement par rapport aux Etats-Unis et le Japon) comme mentionné plus haut. Deuxième faiblesse: «la capacité comparativement limitée à transformer les percées scientifiques et réalisations technologiques en réussites industrielles et commerciales». Enfin, puis- que l'Europe «aligne 15 (ou 18, ou 20) politiques de recherche différen