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Un pas pour les supraconducteurs

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publié le 27 juin 1995 à 5h53

Un pas pour les supraconducteurs

PHYSIQUE. La supraconductivité vient de franchir un pas de plus dans son long cheminement vers l'application commerciale. Depuis qu'en 1911 un physicien néerlandais a découvert que certains alliages, à condition d'être refroidis à des températures de l'ordre de ­270$C, pouvaient laisser passer le courant électrique sans lui opposer la moindre résistance, les savants se sont pris rêver à de fabuleux trains à lévitation magnétique ou à des moteurs électriques surpuissants qui tiendraient dans une boîte à chaussures. Le Centre sur la technologie des supraconducteurs du laboratoire national de Los Alamos (Nouveau-Mexique) a annoncé voici quelques semaines que des chercheurs avaient réussi à mettre au point un nouveau «film» capable de transporter un million d'ampères sur un centimètre carré, soit une intensité cent fois supérieure à ce que l'on pouvait obtenir jusqu'à présent.

«Ce qui distingue notre méthode des autres, explique Stephen Foltyn, du labo de Los Alamos, c'est que nous fabriquons notre supraconducteur littéralement atome par atome, plutôt que de le former à partir de poudre.» Le film supraconducteur de Steve Foltyn, un savant mélange d'yttrium, de barium et d'oxyde de cuivre, a été obtenu à la température où l'azote devient liquide, soit ­210$C. D'autres laboratoires se concentrent davantage sur l'élévation de cette température critique, et l'an dernier, un composé de mercure avait adopté les propriétés de la supraconductivité à la tem