Le hangar historique du Marshall Space Center est habitué aux visiteurs incrédules: en 1964, il hébergea l'assemblage du premier étage de la fusée Saturne-V, qui, quatre ans plus tard, emmena l'équipage d'Apollo 11 jusqu'à la Lune. Aujourd'hui, un immense drapeau américain veille sur un autre chantier: celui de la station Alpha. A l'extérieur, un panneau mesure l'état d'avancement de l'opération, semaine par semaine. Au dernier décompte: 14,6 tonnes d'équipement et de matériel, sur les 42 tonnes qui doivent être fournies par Boeing constructeur des éléments américains , ont été assemblées. Le lancement est attendu en décembre 1997.
La construction relève de l'artisanat de grand luxe: une centaine de personnes travaillent directement sur le chantier. L'automatisation est quasi totale. La précision des dimensions à respecter ne souffre, en effet, pas la mesure humaine: la marge d'erreur admise ne peut dépasser 20 millièmes de centimètre. «Les machines-outils sont concues et réalisées sur mesure, les pièces fabriquées sont des pièces uniques», explique James Waterman, responsable de la fabrication de la station spatiale pour Boeing, penché avec une fierté d'orfèvre sur les pièces de métal en cours d'assemblage. «Malgré ceux qui affirment le contraire, le projet est maintenant bien avancé: cette station se fera», observe, en familier des lieux, le scientifique et astronaute français Jean-Jacques Favier. «La force principale du projet réside dans sa dimension politique: c'est l